"55179=51*7734" |
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Ce groupe de doom-metal apparu en 2002 doit son nom aux milices médiévales du même nom dont il n'a pas hésité à reprendre la thématique, les costumes et le décorum... Fondée par un illuminé de génie qui se fait appeler "High Warlord of Hell", alias HWH, et qui n'hésite pas à traiter ses musiciens de "disciples", cette formation cultive avec un art consommé, et jusqu'au paradoxe, le faux-semblant, le non-dit, l'inversion (certains diront la perversion) et les jeux de miroir.
Dès de la présentation de leur album "55179=51*7734"
(présentation dont on trouvera le texte intégral dans la livraison du 20/02/2002 de Deathforce), HWH avait tenu à préciser :
« Certains ont déjà cru trouver dans notre disque des messages subliminaux et autres contenus sataniques... Je ne vais pas les dissuader. Si ça les amuse de se faire peur, grand bien (ou grand mal) leur fasse. » « Pour notre part, moi et mes disciples partageons le même point de vue : nos textes et nos musiques sont faits pour libérer de l'emprise du terrorisme tekno-théocratique tous ces pauvres zombies manipulés par des forces qui les dépassent. « En ce sens, on peut dire que nous sommes les continuateurs des glorieuses Metal Warrior Militiae de la fin du XVe siècle, et que je suis la réincarnation du grand Hyeronimus Wenceslas Hetelwald. « Certains autres ont cru devoir m'assimiler à ce triste bouffon de moine norvégien : visiblement, ils n'ont pas compris grand-chose à notre message... Peut-être ont-ils besoin qu'on leur mette la tête à l'envers pour leur remettre les idées en place. « Mais pour en revenir aux fameux messages subliminaux que contiendrait notre disque, permettez que je me marre. Il n'y a rien de subliminal là-dedans. Idem pour ces connards de numérologues qui se sont pris la tête en essayant de résoudre des équations compliquées, du genre :
« Je me marre : ils n'ont pas fini. Enfin, s'ils trouvent quelque chose, qu'ils écrivent à mon agent ! Et d'abord, je ferai remarquer à tous ces petits Malins que nulle part, nous ne faisons la moindre allusion à leur prétendu nombre de la Bête. Ces pitreries grand-guignolesques sont tout juste bonnes pour les groupes de hard-rock dégénéré fin de siècle. Qu'on nous accorde que nous sommes au-dessus de ces débilités infantiles. Les critiques en mal de scandale ou de frissons à bon marché n'ont qu'à lire nos textes s'ils en sont capables, ce dont je douterais parfois. Leur contenu est parfaitement explicite. Et pour ce qui est du titre de l'album, là non plus, inutile de chercher midi à quatorze heures ou minuit à minuit moins douze. C'est tout bêtement le numéro de matrice du pressage !
« En tout cas, quoi qu'il advienne et que cela plaise ou non, mes disciples et moi continuerons d'accomplir la tâche dont nous sommes investis. Le jour venu, les aveugles verront sans peine que si nous sommes reparus en l'an 2002, alors que notre premier avatar avait décidé de disparaître en 1551, ce n'est pas un hasard. C'est même une des clés de notre mission salvatrice... |
DARK GODS / WARLORDS |
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Pour leur nouvel opus, HWH et ses hordes de "Metal Warriors semblent avoivoulu retourner aux sources du doom gothique, lointains héritiers de Black Sabbath, dans la lignée de Carcass, Napalm Death ou Cathedral, après l'ouverture prometteuse du premier album, qui venait y mêler des tendances hardcore entre Limp Bizkit et Faith No More à l'énergie de Glenn Danzig, Henry Rollins ou Rob Zombie. L'excès grand-guignolesque est toujours là, mais au service d'une musique plus travaillée, de longues plages lentes et sombres (même si l'on y retrouve ces phases explosives qui semblent vouloir être la marque de fabrique dungroupe), au service d'une œuvre pour le moins ambitieuse qui se développe sur les 150 minutes d'un double album conçu comme un diptyque narrant le combat métaphysique entre des guerriers médiévaux (Warlords of Addiction) et des entités diaboliques désireuses d'asservir le genre humain (Dark Gods of Perversion)
Mais comme nous met en garde le leader du groupe, il n'est pas question de brosser un portrait social manichéen entre les bons et les méchants, de fiers guerriers révolutionnaires luttant, courageux et chevaleresques contre de fourbes entités toutes-puissantes dans lesquelles certains auraient tendance à voir la représentation symbolique des Etats-surface, des transnationales et autres empires ludiques... Pour reprendre ses termes : « La réalité est toujours infiniment plus intéressante parce que plus compliquée. D'ailleurs, le clivage entre les différentes formes de réalité n'est pas toujours aussi net qu'on se plaît à l'imaginer. Sans doute pour des raisons de confort mental... En définitive, si nous avions un message à porter, ce serait sans doute celui-là.» |