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Fiche bibliographique



Bruce STERLING
LES MAILLES DU RÉSEAU

(Islands in the Net)
Traduit de l'américain par Jean Bonnefoy
ÉDITIONS FOLIO
Collection Folio-SF
septembre 2002 | 594 p.|


Mailles du réseau
Dès avant Gros Temps, ou la Schismatrice, Bruce Sterling avait frappé un grand coup avec ce roman-fleuve qui par l'ampleur de la vision, sa teneur et sa densité (sans parler de la pagination...) est de l'ordre du Tous à Zanzibar ou de Sur l'Onde de Choc de Brunner. Quinze ans plus tard, le bouquin n'a pas pris une ride, sans doute parce que Sterling a su très vite se détacher des tics de langage et de construction des romans cyberpunks (ceux de son ami et comparse d'écriture William Gibson, entre autres), qui ont pris comme un coup de vieux, sans doute dû à un phénomène de saturation planétaire, avec la cohorte de films, mangas et jeux vidéo qui les ont accompagnés..
Là, rien de tout cela : si l'écriture est speedée, elle reste classique (finalement comme celle de Neal Stephenson, autre jeune prodige auteur de pavés monumentaux, voir l'Âge de diamant ou Cryptonomicon). En revanche, les idées fusent et foisonnent. L'argument : Dans les années 2020, ce sont les multinationales, les banques off-shore, les trusts informatiques, pharmaceutiques et biologiques qui détiennent le pouvoir économique et politique. Complots terroristes, génie génétique, révoltes tiersmondistes, chantage nucléaire - avec détournement de sous-marins stratégiques à la clé - sida, torture, intox, sectes hallucinées et connexions débranchées... Laura Webster est une jeune cyber-hackeuse qui a su s'adapter à ce monde où la toile planétaire a tissé un filet dont il est devenu quasiment impossible de s'échapper. Mais à force de se lancer dans des plans-limite, elle se retrouve impliquée malgré elle dans le meurtre du représentant (on ne dit plus ambassadeur mais c'est tout comme...) d'un de ces États-trusts-conglomérats-pirates. Débute alors un thriller halluciné où des héros de Clancy se baladeraient dans la Matrice.
Si l'on peut faire un reproche à Gibson, c'est d'avoir péché par optimisme (ou par manque de "sombrevoyance" ?)en situant son action seulement en 2020. En 85, c'était de la SF prémonitoire, 15 ans après, on croit relire le journal de l'année. Mais quel journal ! L'édition d'origine était sortie en Présence du Futur en 1988.

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Les Mailles du réseau (Présence du Futur)   (Présence du Futur, réédition)   (Folio)

Les exégètes tatillons, bibliothécaires scrupuleux, fans gravement atteints et autres maniaques du C-V exhaustif trouveront ici une liste bibliographique (à peu près) complète.

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