Si elle porte bien son nom, cette "Guerre froide" n'est pas un retour au climat géopolitique du siècle passé, mais plutôt un clin d'œil, puisque le récit se déroule sous la nuit polaire de l'Antarctique, ultime territoire resté vierge des menées "à bons sentiments écolo-libérale" du Team Clancy-Greenberg-Preisler. C'est en effet sur le continent blanc que Roger Gordian a fait établir par sa société Uplink Technologies une station de recherche et d'essais pour y tester un nouveau modèle de rover martien.
Or, voilà que le rover disparaît, de même que la petite équipe de scientifiques dépêchée à sa recherche : ils ont en fait été enlevés par un mystérieux commando.
Parallèlement, des enquêtes criminelles menées en Ecosse, en France et en Suisse mettent au jour l'existence d'un gigantesque trafic international de déchets nucléaires.
Parallèlement encore, à Paris, un faussaire de génie cherche à mettre la main sur des lettres de Picasso afin d'en tirer des éléments propres à l'aider à authentifier des œuvres
inédites du maître... un moyen pour ses commanditaires de recueillir d'énormes fonds.
Parallèlement toujours, le satellite d'observation
SOHO prévoit l'arrivée imminente d'un tempête solaire qui risque d'isoler entièrement la base d'Uplink et toutes les autres stations polaires...
On découvre peu à peu que le lien est un consortium nucléaire privé, Albedo, qui a décidé — à l'insu de la communauté internationale — de transformer le continent blanc en vaste décharge de déchets nucléaires. Redoutant d'être démasqué, il n'hésite pas à décider de supprimer la base d'Uplink, son matériel et ses occupants pour poursuivre ses activités illicites qui menacent l'équilibre écologique et géopolitique de la planète.
Comme on le voit, une multitude d'actions se déroulent, qui s'enchaînent sur le rythme palpitant d'un vrai roman policier, le contexte est fouillé et bien documenté. Et cette fois, on ne perd pas (trop) de temps en digressions sur les états d'âme des héros de la série (Roger Gordian, quasiment absent — sans doute se remet-il du virus du
tome 4 — est remplacé par Nimec et Megan Breen), le récit est même bouclé à toute vitesse
(*), avec pour corollaire qu'on reste sur sa faim : les diverses intrigues se rejoignent bien artificiellement, l'éruption solaire ne s'avère qu'un
deus ex-machina sans lien réel avec l'action, et la conclusion, précipitée, laisse un fort goût d'inachevé à une aventure qui pourtant s'annonçait d'emblée prometteuse.
Power Games est une série imaginée par Tom Clancy et Martin Greenberg, écrite par Jerome Preisler.
Détail amusant, j'ai commencé la lecture de ce livre le jour même où l'action est censée commencer : Fiche originale rédigée le 27/2/2002