Après l'enlèvement de missionnaires en Afrique traité dans Op-Center 9, le 10e volet de la saga poursuit son panorama de l'actualité géopolitique des points chauds du globe. Cette fois, direction la zone Asie-Pacifique...

Très vite, les autorités singapouriennes et australiennes sont alertées et font également appel à l'Op-Center. Par hasard, Lowell Coffey, l'avocat du centre de gestion de crises se trouve justement en Australie pour un congrès. C'est lui le premier sur la brèche. Paul Hood va lui envoyer Bob Herbert en renfort pour enquêter.
Il apparaît bien vite qu'un fût de déchets nucléaires a bel et bien disparu : il a été remplacé sur le site par un fût vide. Peu à peu, on élimine les pistes évidentes du terrorisme international ou d'un État voisin, tandis qu'une multitude d'indices ténus convergent vers un improbable suspect : le milliardaire Jervis Darling, intouchable et charismatique magnat australien des médias qui n'est pas sans ressembler à un certain Rupert Murdoch...

L'intrigue, originale, est traitée avec maestria : le livre est certes un pavé de 81 chapitres, mais on ne s'ennuie pas une seule seconde, les rebondissements sont incessants, le suspense bien mené et l'action ininterrompue. Décidément, de toutes les séries «Clancy Canada Dry», c'est bel et bien Op-Center qui se rapproche le plus de l'original par la densité de l'action et la quasi-absence d'incidentes, intrigues secondaires et paragraphes superfétatoires... (sans doute n'est-ce pas pour rien que c'est également la seule série qui a droit au copyright «labellisé» Jack Ryan Partnership...).
Mais on notera surtout un assez surprenant revirement idéologique : du fait que les deux principaux protagonistes sur le terrain sont Lowell Coffey, l'avocat «libéral» (entendez : gauchiste!) et le bouillant Bob Herbert — secondé pour le coup par une femme officier de la marine singapourienne, Monica Loh, qui elle non plus ne s'embarrasse pas vraiment de formalités — on a droit à une confrontation permanente entre le droit, la loi et l'efficacité et, pour une fois, ce sont les partisans de la parole et du dialogue (en l'occurrence, Lowell Coffey mais aussi Paul Hood et, sur place, les représentants australiens, décrits comme très à cheval sur le droit et les formalités...) qui prennent le pas sur les partisans des armes et de la manière forte « à l'Américaine ». Il faut dire également que le général Rodgers est absent de cet épisode, et que c'est Paul Hood, quasiment seul avec quelques collaborateurs (plutôt «intellectuels» : les techniciens Matt Stoll et Viens) qui tirent les ficelles depuis Washington. Il faut dire en outre que depuis la disparition des «Attaquants», la période «commando de choc» est révolue. On se retrouve donc, étonnamment, à lire entre les lignes une critique à peine voilée de certaines méthodes de la politique étrangère américaine — mais aussi du monde des affaires...
Bref, un épisode au ton original, au propos sérieux, qui laisse bien augurer de l'infléchissement de cette série, qui va retourner aux États-Unis pour le 11e épisode intitulé -->Op-Center 11: "Call to Treason", déjà paru aux E-U.

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 Op-Center est une série imaginée par Tom Clancy avec Steve Pieczenik, écrite par Jeff Rovin.