[Volume 3 de la série en VO. Titre originel en VF : LE JE(U) DU SOLITAIRE]
Maj Green a passé un an à peaufiner sa dernière simulation virtuelle : celle du premier vol d'essai du mythique bombardier XB-70 Valkyrie de 1964... Mais il a suffi à son copain Roddy, jeune prodige en informatique, de récrire quelques lignes de code pour saboter la belle simulation et entraîner le crash... Ce n'est pas la première fois que Roddy se livre à ce genre de sabotage. Ses amis, tous Explorateurs de la Net Force, décident de le mettre au ban de leur petit groupe. Pas de courrier virtuel, pas de jeu en réseau... Mais Roddy a plus d'un tour dans son sac. Et lorsqu'il ourdit une vengeance, celle-ci va prendre une telle ampleur qu'elle va bientôt le dépasser, le monde virtuel se mettant à contaminer la réalité...
En fait, cet adolescent génial mais perturbé et qui se sent mal aimé a décidé, pour s'assumer, de montrer ce dont il est capable : jouer les démiurges en créant des virus informatiques susceptibles d'infecter les êtres humains immergés en réalité virtuelle. Plusieurs membres du groupe vont en faire la douloureuse expérience à leurs dépens : l'invention de Roddy permet en effet de franchir la barrière réputée étanche entre le corps et l'esprit. Bonjour la méningite foudroyante en sortie de RV !
Bien évidemment, un tel talent a vite fait d'être repéré par des espions étrangers -- au nom à forte consonance russe (!) -- qui y voient une arme de guerre biologique imparable...
Heureusement que Maj et ses amis de la Net Force et décident de prendre l'initiative. Les espions seront démasqués, la guerre biologique évitée et surtout Roddy remis dans le droit chemin -- car son génie de la bio-ingénierie pourra être mis à contribution pour soigner les maladies génétiques...
Ce quatrième épisode aborde un autre volet des rapports réel/virtuel et joue sur le parallèle entre virus informatique et virus "organique"... Mais bien sûr (et c'est l'argument de la série), la limite entre réel et virtuel est plus que perméable et les dangers nés de la simulation risquent à tout moment de déteindre dans le monde réel.
Après un démarrage laborieux (comme toujours dans les
Clancyades, l'immersion dans la technologie confine parfois à la noyade), on entre enfin dans le vif de l'action et là, heureuse surprise, le thème s'avère plus large que cette séance préparatoire de Flight Simulator évolué pouvait le laisser croire. Heureusement, car même si dans l'ensemble cet épisode s'avère parfois un rien bavard, l'argument est original.
Pourtant, ce n'est qu'à la 100e page qu'on aborde le thème central de bouquin, à savoir les manipulations génétiques, la réplication de l'ADN et la contamination indirecte par le truchement de la réalité virtuelle -- incidemment, si cet épisode s'adresse aux ados, ils auront intérêt à avoir un solide niveau en biologie pour suivre les explications.
Du point de vue du contexte : on est revenu en 2025, dans l'univers maintenant bien établi de la Net Force avec toutefois quelques différences dans la VO : pas de veeyar mais une banale VR, de nouveaux néologismes :
virtmail,
simmer...) ; en revanche, on retrouve des personnages récurrents : Charlie, Mark Gridley, son père, le patron de la Net Force et James Winters, l'officier de liaison.
Après les jeux de guerre médiévaux (
Un Jeu très meurtrier), le piratage de réseaux (
Vandales virtuels), le monde vertigineux de la simulation et des prisons virtuelles (
Echappée dans l'extrême), voici une préfiguration de ce que pourrait être la guerre bactériologique du XXI
e siècle : le virus informatique qui réussit à sortir de la machine pour infecter son utilisateur.