[volume 4 de la VO. Titre originel en VF : ULTIME DÉLIVRANCE]
Aux commandes de leur Sopwith Camel, leur P-51 Mustang ou leur F-15, des adolescents fanatiques d'aviation se refont la Bataille des Ardennes, les bombardements sur la Ruhr ou la guerre en Bosnie de 2007... Simulation ? Oui. En 3D virtuelle. Et lorsqu'on est connecté par implant, tout peut arriver... Y compris, entendre l'appel au secours d'un copain, détenu dans la prison mentale électronique d'une dictature bananière, isolée du monde et du Réseau. Mais nous sommes en 2030, et la NetForce veille...
2030 : Le jeune Julio Cortez revient à son pays natal, le Corteguay, une petite île caraïbe, une "démocratie socialiste" située au large des côtes du Surinam, véritable Albanie du XXI
e. Il accompagne son père, candidat à la présidence. Mais les élections sont truquées eet les Cortez se retrouvent emprisonnés et torturés par des moyens électroniques sophistiqués... Comment alerter l'opinion quand la dictature au pouvoir a banni toute technologie moderne, Internet, holo graphie, réalité virtuelle, communications par satellite, interdisant tout lien avec l'extérieur ?
Mais Julio est un fan des jeux de simulation sur le réseau... Alors, pour sauver les siens, il s'évade dans la réalité virtuelle où il réussit à contacter ses amis Explorateurs de la NetForce qui participent à un tournoi international de simulation de vol. Pour les libérer, ces adolescents vont devoir se livrer à des combats aériens virtuels et se retrouver confrontés à de véritables adversaires venus du réel pour traquer Julio et l'empêcher de divulguer la vérité ! Et le temps presse... car dans le même temps, dans le monde réel, des plongeurs-commando américains s'apprêtent à intervenir pour délivrer les prisonniers...
2030 : Après les jeux de guerre médiévaux (
Un Jeu très meurtrier), après le piratage de réseaux (
Vandales virtuels), ce troisième volet de la série emmène le lecteur dans l'univers des simulateurs de vol.
On y retrouve les personnages du tome 2 (la bande de jeunes : Matt Hunt, Andy Moore, David Gray et leurs copains...) En revanche, le capitaine James Winters, l'officier de liaison des vol 1 et 2, n'apparaît pas dans cet épisode (mais il est excusé officiellement : il serait "en déplacement") et c'est le patron de la
NetForce, Jay Gridley qui le remplace. Bref, la série s'organise dans le sens d'une certaine homogénéité (après la thématique commune : le virtuel sous tous ses aspects, on retient la continuité des personnages et un
(timide) début d'unification des concepts techniques et néologismes --
veeyar ou Ervé, etc. Ainsi que la continuité chronologique : on est après 2025, aux environs de 2030... d'ailleurs Matt Hunter, l'aîné de la bande, approche les 20 ans).
Passé les prémices qui peuvent être discutables (outre le discours habituel sur l'hydre socialiste et les méchants crypto-castristes, on peut douter du réalisme d'un État réussissant à pousser l'isolationnisme technologique jusqu'à empêcher toute connexion avec l'extérieur de ses frontières), cette réflexion sur le parallèle entre liberté de communiquer et liberté tout court ainsi que sur la manipulation médiatique est
assez bien venue. On peut y ajouter un thème fort, celui de la manipulation "cybernétique" des prisonniers politiques...
Cet épisode marque à l'évidence une « progression » vers une écriture et une thématique plus adultes. Si les héros sont les mêmes (des ados et post-ados de 13 à 20 ans...), l'univers dans lequel ils évoluent est plus rude. D'abord, il est politisé. On quitte le cocon familial ou urbain, ambiance sitcom, pour aborder le thème de la géopolitique (une dictature communiste réfractaire aux technologies de l'information en tout genre, la manipulation des masses, la justification de l'intervention des États-Unis en Amérique du sud), pour revoir l'Histoire contemporaine (de la guerre de 14 à la guerre de Bosnie de 2007, ça c'est l'aspect didactique "Belle histoire de l'Oncle Paul") et se poser de vrais questionssur le prix de la vie et celui de l'honneur, la notion de sacrifice...
Fait marquant : pour la première fois dans cette série, il y a de vrais morts (puisque, en parallèle aux combats aériens virtuels, on a droit à une infiltration et un assaut des SEALs, qui tuent pour de bon sur le terrain) mais surtout, coup de théâtre inattendu, le héro du récit, le jeune Julio se sacrifie pour sauver sa famille et ses camarades... Note d'espoir adoucissant cette fin cruelle, on laisse entendre qu'il vit désormais éternellement dans la mémoire du réseau, hantant les simulations du Web, tel le Hollandais volant à bord de son Vaisseau fantôme. En l'occurrence, ce serait plutôt le Baron rouge.
En définitive, passé un certain schématisme inhérent aux contraintes de la série, un épisode attachant, plutôt bien écrit (rythme enlevé, sans longs tunnels bavards), à l'intrigue simple mais bien charpentée.