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Fiche bibliographique



Richard A. Clarke
LA PORTE DU SCORPION

(The Scorpion's Gate)
traduit de l'américain par Jean Bonnefoy

ÉDITIONS ALBIN MICHEL
xxx pages | décembre 2005 | xx €
[VO : 305 pages | ISBN 0399-15294-6 | octobre 2005 | G.P. Putnam's Sons]


The Scorpion's Gate La Porte du scorpion Cela se passe dans quelques années seulement...
Les États-Unis ont quitté l'Irak, devenu de fait un protectorat iranien. Une révolution islamique a porté au pouvoir des intégristes en Arabie saoudite. Les cheikhs, renversés, se sont réfugiés aux États-Unis. Rebaptisé Islamyah, le pays se cherche — et se trouve — de nouveaux alliés, prêts à tout pour s'assurer la manne pétrolière. C'est que l'odeur de l'or noir attire les scorpions, prêts à se battre pour ces arpents de désert au sous-sol si riche. Et dans plusieurs capitales, dont Washington, certains déjà font planer l'ombre d'une menace illusoire pour mieux redessiner au mieux de leurs intérêts la carte du Moyen-Orient. Mais cette fois, les enjeux pourraient déboucher sur un conflit mondial... Quelques personnages courageux, analystes, politiques, militaires, espions, journalistes ou simples hommes et femmes de bonne volonté vont tout miser, jusqu'au prix de leur vie, pour empêcher cet enchaînement fatal décidé en haut lieu.


Un thriller d'autant plus haletant qu'il est hallucinant de réalisme. Son auteur sait de quoi il parle. On pourra certes lui reprocher, pour ce premier essai romanesque, un certain schématisme des personnages qui sont plus des porte-parole des diverses thèses en présence que des individus de chair et de sang mus par leurs passions autant que par leurs intérêts, mais l'ouvrage se lit vite et ses thèses emportent la conviction. Et puis, c'est si agréable de lire un thriller affûté comme un couteau; à l'heure des pavés indigestes dilués sur 800 pages.


Conseiller à la sécurité auprès de quatre présidents américains successifs, Richard A. Clarke a parcouru tout le Moyen-Orient. Il a relaté une partie de son expérience dans son essai Contre tous les Ennemis, paru en 2004 chez Albin Michel, véritable brûlot qui démasquait les errements géopolitiques de la Maison-Blanche. Avec sa première œuvre de fiction, Richard Clarke va encore plus loin dans la dénonciation. Même s'il prend soin de préciser en exergue que « toute resssemblance avec des personnages ou des événements existant, etc... »; le lecteur n'est pas dupe : complot aux armes de destruction massive, méconnaissance des liens entre politique et islam, cynisme financier, volonté délibérée d'exporter la démocratie à tout prix, aveuglement face aux effets délétères de la mondialisation libérale (pollution, pauvreté, effet de serre, radicalisation des extrémismes...) tout y passe : Clarke serait-il le nouveau Tom Clancy... mais de gauche ?


Les exégètes tatillons, bibliothécaires scrupuleux, fans gravement atteints et autres maniaques du C-V exhaustif trouveront ici une liste bibliographique (à peu près) complète.

cette page © 2005
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