L'installation et les réglages avaient commencé dès le 15 septembre, le spectacle a duré jusqu'à la grande soirée organisée pour la 1re Nuit Blanche de Paris, du samedi 5 au dimanche 6 octobre 2002.

Le principe, simple en apparence, mais terriblement complexe à réaliser, était d'animer sur toute sa hauteur (20 étages, 88 mètres) la tour de la BnF pour la transformer en un immense moniteur de 20x28=560 pixels, gérés en 256 teintes de gris.
L'éloignement suffisait à créer l'illusion d'une image définie (et du reste, les myopes avaient tout intérêt à ôter leurs lunettes pour mieux jouir du spectacle).

animation ©jimpunk pour slampoetrypictures

Comment ?

En plaçant derrière chaque fenêtre deux spots dont l'allumage, la gradation et l'extinction étaient commandés par le logiciel qu'avait développé Blinkenlights.

Bref, chaque fenêtre devenait un pixel qui pouvait être adressé en direct - aussi bien par les opérateurs du CCC que par les internautes, grâce au logiciel Arcade qu'on pouvait (et qu'on peut toujours, du reste) télécharger gratis.

un exemple de réalisation en cliquant ici ou là

Ce qui permettait de créer aisément ses animations qui, converties sous la forme d'un simple fichier texte étaient envoyées par mail pour être affichées sur la Tour...
Mais on pouvait également jouer en direct à Pong, PacMan ou Tetris avec son téléphone - mobile ou non... (en composant un simple numéro - non surtaxé !) mais mieux valait être sur place...

Mais rien n'empêchait de jouer en regardant le résultat via la caméra installée sur le quai en face, dans un local technique. avec les machines pilotant le dispositif et reliées d'un côté à l'Intranet de la BnF - et aux terminaux installés à tous les étages - et de l'autre, à l'Internet, pour recevoir les animations, infographies ou films et router les signaux téléphoniques pilotant les jeux vidéo.

On pouvait également se contenter d'admirer, sur cet écran de près de 100 mètres de haut les portraits, Karl Marx, La Joconde, Einstein, Hitchcock, Guevara, Marlène Dietrich, Gainsbourg, mais aussi les Simpsons, des petits films de Ben, des pubs pour la Mini, des dessins animés ou les slogans vengeurs et rigolos des fameux furieux hackers allemands, sans oublier, l'incontournable Tux...

Bouquet final, le dernier soir, pour le concert, le son des DJ était projeté en direct sous la forme d'un égaliseur graphique géant qui alternait avec les animations et vidéographies créées en direct par le VJ...

Les feux se sont éteints (définitivement ?) au matin du 7 octobre 2002, mais restent ces images... (et toutes celles qu'a enregistré le site Blinkenlights/Arcade

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